La sexu@lité en Nouvelle Calédonie :
On en parle ?
Quelle est la sexu@lité des calédonien.nes?
Sauf erreur de ma part, il n’y a pas d’étude générale sur la sexualité des calédoniens. Je me permets donc de partager quelques informations.
Genre
Aujourd’hui, il y a autant d’homme que de femmes, qui viennent consulter. Ce chiffre varie peu. Ce qui était étonnant c’est que les 5 premiers mois de l’ouverture de mon cabinet il y avait 75% d’hommes ; On peut parler de curiosité , ils ont osé franchir le pas et venir parfois juste une fois pour poser une question et se rassurer.Juste parler
Aussi, je me souviens justement un jour, un monsieur m’appelle pour prendre un rdv. Je le questionne sur la raison et je ne décèle aucune problématique qui nécessiterait un rdv . Je lui explique que ce n’est pas utile . Il insiste donc je lui fixe un rdv. Il est venu de Lifou spécialement pour ce rdv . On parle de la sexualité et de sa sexualité en particulier .
Toutefois, ce fut juste un échange , il n’avait pas de souci. Il m’a avoué que c’était la 1ere fois qu’il pouvait parler de sexualité aussi librement . Il avait envie d’ aborder ce sujet sans gêne.
Souvent, les personnes qui viennent en consultation ont juste envie de parler, simplement, librement de leur sexualité.
L’âge:
Pourtant, toutes les tranches d’ages sont représentées. Il n’y pas de différence à part un petit pic pour les 30 -35 ans qui sont les plus nombreux en comptant 21%. Sont ils plus informés ? plus concernés ? Cette tranche d’âge est inquiète et craint que leur sexualité soit condamnée à tout jamais . Ils sont tous persuadés que l’activité sexuelle diminue et disparaît avec l’âge . D’où la nécessite de régler rapidement leur souci. Encore un préjugés sur la sexualité.+ jeune + vieux
Par exemple, le plus jeune avait 10 ans, venu avec sa maman. La maman ne savait pas comment répondre aux questions que posait son fils sur la sexualité.
Communauté d’appartenance :
Toutes les communautés de Calédonie sont représentées. Sachant qu’il n’y a pas de sexologue en dehors de Nouméa, cette représentation ne reflète pas la répartition des communautés à l’échelle de la Calédonie.
Dysfonctions sexuelles répartition hommes -femmes
12 catégories de dysfonctions sexuelles La perte de désir est la raison évoquée pour 1/3 des femmes Trouble de l’érection est la cause pour 1/3 des hommesSi on regroupe les 3 catégories:
blocages ,problèmes relationnels, perte de désir : cela représente de 60 % des problématiques évoquées par les calédoniens es. Ces catégories sont générales et regroupent d’autres problématiques qui ne sont pas encore identifiées. Par exemple , une homme viendra parce qu’il a des problèmes relationnels avec sa compagne. En effet, ils se disputent souvent et ont rarement des relations sexuelles puis il explique qu’il a de plus en plus souvent des pannes d’érection…Est ce que se sont les disputes qui le bloque et ne lui donne plus d’envie sexuelle ou bien est ce que ce sont ses pannes d’érection qui créent des disputes ? Seule une investigation approfondie permet d’en connaître la ou les raisons et de trouver des solutions .Les 12 dysfonctions sexuelles
Les plus fréquentes en NC par ordre : perte de désir, panne d’érection, blocages, difficultés relationnelles, éjaculation précoce, addiction, anorgasmie, vaginisme, dyspareunie, douleurs, anajaculation, trouble de la lubrification. On en est là, nous n’avons pas ces connaissances sur la sexualité ou partiellement.
Manque
En conclusion, c’est par ces manques d’informations et de connaissance qu’il y a des insatisfactions sexuelles, des incompréhensions qui vont crées des dysfonctions sexuelles .Normalité
Pourtant, les questions qui sont toujours posées en consultation : Suis je normal.e ? Mon comportement sexuel est il normal ? Est ce que vous rencontrez d’autre personne comme moi ? Chacun a besoin d’être rassuré.Santé
En outre, il y a très peu de dysfonctions sexuelles qui sont du à un problème de santé. Beaucoup de personnes me sont orientées par les urologues, angiologues, gynécologues ou d’autres médecins car leur problématique n’est pas d’ordre médical.
Oser en parler est déjà le début de la solution .
La consultation est surtout un espace de parole et aussi d’éducation sexuelle.
Chercher des infos
Et pour le reste, on doit se débrouiller. Chacun va chercher là où il peut des infos, pas toujours fiables souvent incomplètes. On croit parfois n’importe quoi ….Sans parler du porno qui devient pour beaucoup une référence, avec des conséquences désastreuses. Notre sexualité se construit avec des valeurs différentes des uns des autres, ce qui induit incompréhension et parfois des blocages. Nous évoluons grâce à la transmission de connaissance et ce, depuis la nuit des temps. Sans apprentissage, on n’est rien. Pourquoi la sexualité ne ferait pas partie intégrante de nos apprentissages ? Au même titre que tous les autres sujets fondamentaux dans notre vie.On ne dirait plus :
La sexualité, on n’en parle pas, ça ne se fait pas ,c’est tabou !